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aller au contenu principal claude jasmin, écrivain point comme net menu descendre au contenu articles publié le 30 juin 2017 30 juin 2017 au balcon du château! c’était connu. les ados de villeray en rigolaient et s’en excitaient. au balcon du cinéma du coin, le château, il y avait paulette. oui, paulette ringuette, une voisine de la rue « drolette ». que de « ette » ! apprenant sur les manèges « de cette « vraie putain » (leurs mots), nos mères, scandalisées, en furent affreusement offusquées. cette « démone » des après-midis blottie —ô « 7ième art »—, mal cachée au balcon, exigeaient 25 « cennes » pour un « poignet », 50 « cennes » pour « un ouvrage de bouche ». pareille barbarie en pays catholique ! nos mômans, puritaines ou non, s’en couvraient la face ! le règne de paulette ringuette de la rue drolette… ne dura pas très longtemps. dénoncée, elle se ramassa à « la lorette » de laval des rapides, une prison pour délinquantes graves ! cette maison sinistre était voisine de chez mon « pépère prud’homme », là où nous y allions souvent, toute la sainte famille en visite le dimanche. or, un jour, brin de foin au bec, me promenant dans un champ, je me trouvai un bon dimanche face à face avec… la démone en personne, paulette de lorette, accompagnée d’une gardienne en uniforme ! « salut tit-cul jasmin, toujours étudiant oui ?, p’tit voyeur du balcon du chateau? » je riais jaune jouant l’étonné, mon frère cadet raynald était à mon coté. j’ai osé : « tu es emprisonnée pour combien de temps p’tite bommesse ? » elle rit et dit : « quoi, tu veux revenir hanter le balcon du château ? ». sa surveillante en uniforme éclata en rires. de fait, pas bien longtemps plus tard, notre dévouée paulette était de retour « au boulot », dans villeray. mais le temps du balcon était terminé. on racontait au restaurant de papa qu’avec trois ou quatre délurées, la divine paulette protégée par un « p’tit mon oncle » vicieux, avait ouvert un discret et populaire bordel officiel, en pleine rue saint-hubert, juste au dessus du steinberg ! tous les zoot-suits fréquentaient volontiers ce lupanar à bon marché. un jour d’un beau juillet chaud et très ensoleillé —crac et bang !—, fermeture —et à jamais— du vilain commerce de paulette. le guilleret et grouillant paroissien de sainte-cécile, le notaire despaties, tombé subitement veuf, ne le resta pas quinze jours. il était devenu le riche respectable mari (devant curé) de cette diffamée jeune paulette. et, bien entendu, grand cocu du petit territoire. gamins, quand on le moquait dans ses promenades de santé en agitant nos doigts en forme de « cornes de cocu », il riait tout le premier. un peu plus tard, ce brave joseph-maurice despaties fut trouvé, cadavre déjà refroidi en un « froid » matin d’hiver. au fond de son hangar, avec plein de buches-de-bois dans les bras ! adieu monde cruel et aux salons de rémy allard rue de castelnau, on y a vu un bon cortège de ses chères et tendres « assistées » sociaux. car le despaties avait un coeur grand comme… sa naïveté. un soir de veillée, une très grosse dame, vraiment « hénaurme », très frisée et très fardée, vêtue de noirs linges partout, soudain, s’y présenta, entourée de trois jeunes bambins. ce sera surprise et chuchotements ! priée de s’identifier par le directeur des salons, elle déclina fièrement : « je suis la mère, la veuve de ces trois enfants qu’en secret, il adorait ! » silence partout rue de castelnau ! fertile, la grande démone du balcon du château ! publié dans le ejournal de rosemont-la petite patrie publié le 24 avril 2017 25 avril 2017 feu le feu: mort du comédien paul hébert paul oh paul,!, tu en avais assez et tu t’en vas ? merde, mon cher vieux comédien-resté-enfant, où donc iras-tu installer ta flamme ? tu brulais. sans cesse. avec discrétion. d’où sortais-tu, ivre de scène, certains soirs, mon cher paul hébert, toi, jadis, en jeune homme aux perpétuelles sourires de bons jocrisses ? tu avais des manières étranges et neuves, des sortes de poses modestes. avec une distinction rare, aristocrate théâtreux toujours déguisé, personnage bizarre, intrigant, surprenant, inédit, étonnant, tu m’offrais, décorateur, un shakespeare au chantecler-hotel. premier théâtre d’été. …. 1 er patron donc, comme un faux-boss, discret, retranché, prudent, méfiant aussi, tout enfoui de la tête aux pieds dans tes secrets, avec tes sourires crasses, tes mines de chat malin, ta voix de velours. tu étais bienvenue en métropole, cher hébert venu de la vieille capitale, fantôme parmi nous les bohémiens de montréal, on te disait « oui », on te disait bienvenu, tout le clan métropolitain. oui à ce grand déglingué, ce québécois de québec aux gestes d’un fieffé ratoureux ! ta voix comme grincharde (sic), engin curieux, voix de grinçements mais si chaude aussi. ton bizarre accent bien à toi, séduisant. on saluait ce « retour au pays », ce revenu du prestigieux « old vic » d’angleterre. ! ainsi, tu t’en es en allé. ainsi ? adieu donc. parti: vite, drette , sec, net…oh paul, merde, on va s’ennuyer de toi. dès ton arrivée à montréal, on avait bien senti, nous tous dit du « milieu », ce nouvel apôtre fou, allumé, malin, bourré de dons et on t’ouvrait bien grands les bras alors ! à te revoir camarade hébert ! haut. (30) publié le 31 mars 2017 vaillante janine sutto va, tu peux t’en aller janine sutto. va-t-en maintenant. tu te livrais sans cesse, trop généreuse, grande âme, âme grande ouverte avec tes inoubliables si doux sourires. on voyait —un peu— maintenant, ta fatigue de vivre, toi l’intensité incarnée, on voyait ton épuisement. depuis si longtemps ton zèle pour jouer cent et tes visages à cent, à mille angles, t’arrachaient des silhouettes si vivantes ! tu étais présente partout, veilleuse intense, et entre tes doux beaux yeux, sur ce visage fragile, on découvrait tes incessantes admirations, et, parfois, oui, oui, top franche, des soupirs d’insatisfaction. janine sutto, tu as beaucoup fait dans tous nos parages scéniques, ou à la télé. janine sutto, tu étais partout, tu as joué partout, ici ou là. on entendait les soirs de « premières », tes petits cris de souris, tes grands rires d’emballement. mille fois, mercis, oh toi, la si généreuse et si attentive observatrice du « théâtre » qui se fait. nous n’oublierons pas, jamais, tes cris de joie, de bonheur ou tes grands éclats rires, avec tes gestes d’animatrice. et aussi, parfois, tes sévères critiques d’exigeante parmi les exigeantes. oh toi, notre janine sutto « nationale » qui courait partout, partout, tu as vraiment beaucoup donné. étonnés, nous te regardions aller si vite derrière tant de rideaux de velours, rouges, gris ou noirs. subjugués on arrivait mal à te suivre, car tu voulais tout voir. tu espionnais le talent, on dirait, partout et sans cesse, aux coulisses de tous nos théâtres, les yeux agrandis, les mains ouvertes, tes bons sourires à tes lèvres juste avant les compliments…ou les sévérités. tu étais cette enfant venue de france, qui allait vivre à toutes les métamorphoses , ici, dans notre métropole et toute sa vie. au beau milieu des personnages inventés par les dramaturges divers, tu faisais feu, janine sutto, et flammes, et flammèches, vives étincelles pour illuminer tous les boisés de nos alentours, janine sutto c’était une actrice vraie. et pas de complaisance, avec la sutto, oh non, jamais. pas avec cette sorte de femme, pas quand on a, comme innée, cette intelligence « des planches », voici maintenant des « planches » moins amusantes, les fameuses planches sur lesquelles il faut bien accepter un jour d’aller s’allonger…à jamais. merci pour tout chère janine sutto. claude jasmin sainte-adèle mars 2017. publié le 16 mars 2017 2 mars 2017 « homo, à n’en plus finir ? » lire si (trop) souvent, dans journaux et revues, (aussi à la radio comme à la télé) de ces actuelles accusations retardataires … face aux curés aux nains longues et vicieuses. pouah ! ça pue parfois car il y a eu « domination » sur enfants. cela grandit en nombre, non ? y a-t-il